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15/12/2013

Les "mini-miss" 2013... en bonnet rouge !

Recaler ou sélectionner des fillettes sur leur apparence physique : encore une belle cause libérale ("l'adversaire-c'est-l'Etat !")...

 


 

Leurs mamans les ont coiffées d'un bonnet rouge FNSEA par dessus leurs robes de princesses Barbie. Et elles les ont fait « manifester », sous une banderole revendicative : « Mesdames et messieurs les députés, laissez-nous vivre notre rêve ». Pour les nerveuses mamans comme pour les agro-alimentaires finistériens, « l'adversaire c'est l'Etat », qui empêche de « rêver ».

 

Rêver à quoi ? À la liberté de polluer-délocaliser-licencier, pour les agro-alimentaires. À la liberté de livrer la petite Alizée à une sélection darwinienne (« tu mérites le top, mon coeur »), pour les nerveuses mamans... Pour les papas aussi, d'ailleurs, à entendre celui qui expliquait – ce matin à la radioque le fait d'être sélectionnée sur critères physiques à l'âge de dix ans était un exercice normal, dans une société où il faut prouver partout qu'on est meilleur(e) que les autres. Et si on est recalée, quelles conséquences psychiques pour l'enfant ?  Car il ne s'agit pas, là,  de performances scolaires : Alizée n'est pas jugée sur un bon travail en classe, elle est jugée sur son physique – ce qui est d'une glaciale injustice en fait de « rêve ».

 

Les concours de mini-miss sont une infamie, dont les parents (gavés d'idéologie de la compétition) sont les premiers complices.

 

Les seconds complices sont les hâbleurs de la blogosphère – même posant aux paladins de la Famille – qui se taisent sur ce concours parce que le bonnet rouge c'est tout bon politiquement. Convergence des « colères », « mai 68 à l'envers »  et patin couffin.

 

Il y a pourtant des personnes qui s'indignent et qui parlent. Ce ne sont pas des hommes ou des femmes ayant défilé à Quimper... Par exemple Chantal Jouanno déclarant, mieux inspirée que d'habitude : « Ne laissons pas nos filles croire dès le plus jeune âge qu'elles ne valent que par leur apparence. Ne laissons pas l'intérêt commercial l'emporter sur l'intérêt social. » Ou Najat Vallaud-Belkacem qui a raison, pour une fois, en voulant réglementer les concours de beauté pour les 13-18 ans et les interdire aux moins de 13 ans ; qu'il s'agisse de défilés de 'princesses Barbie', ou d'exhibitions à la limite de la pédophilie « où des associations [?] font défiler des petites filles le nombril à l'air » – s'offusque M. Le Parmentier, fondateur pour sa part des Mini-Miss France.

 

Hier, à Paris, une quarantaine de fillettes de 5 à 11 ans ont ainsi participé à ce concours de 'princesses Barbie'. Avec des bonnets rouges : idéologie atlantico-libérale, « anti-étatisme » version populiste... «L'Etat » (expliquent des parents) prétend nous empêcher de faire « comme aux Etats-Unis »,les mini-miss ont leurs shows de télé-réalité : plus de 250 000 gamines US prennent part chaque année à plus de 5000 concours où la pression autorise toutes les surenchères. La France a un retard de compétitivité dans ce domaine aussi, pour rattraper le rêve américain...  Nos fillettes glossées ont donc comparu devant un jury d'adultes qui les a jugées sur leur physique. Quant aux bonnets rouges (symbole politique partisan), c'était une idée du « collectif des mamans des mini-miss en colère », qui l'avaient annoncée par un communiqué : « Faudra-t-il que les mini-miss retirent leur couronne pour les remplacer par des bonnets rouges ? » On ne peut pas mieux afficher la tendance.



 

Commentaires

MICHEA

> « tu mérites le top, mon coeur ». Chef d'oeuvre de vulgarité. En une phrase est condensé la portée psychique dévastatrice du libéralisme à la sauce matriarcale.
Comme dit Michéa, les anars en sont restés à la dénonciation des formes de domination patriarcale, et restent mystérieusement aveugles, à une domination matriarcale d'autant plus redoutable qu'elle est profondément insidieuse et joue de tous les ressorts manipulateurs de la flatterie et de la séduction.
Michéa ajoute que bien des hommes sont passés maîtres dans l'art de la domination matriarcale.
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Écrit par : Serge Lellouche / | 15/12/2013

FANTASMES

> Tout à fait d'accord avec cette analyse et sur la confusion des genres.
Aux Etats-Unis, on va beaucoup plus loin. Il y a les mini-miss, mais il y a aussi les mini-chippendales. Les premières jugées impitoyablement sur leur apparence physique, les seconds déjà réduits à des objets de fantasmes sexuels, avec la bénédiction de leurs parents, et le tout au nom du rêve et de la liberté.

http://www.youtube.com/watch?v=VjlhgNwgh68
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Écrit par : Isabelle / | 15/12/2013

LE LIEN

> Il n'y a d'ailleurs pas que pour les petites filles que nous avons du retard.

http://www.youtube.com/watch?v=VjlhgNwgh68

Vous allez sans doute encore avoir des lecteurs de passage pour vous dire que l'explication libérale est trop facile et que ça n'a aucun rapport. Personnellement, je n'ai aucun mal à saisir le lien entre les défilés de gamines pré-pubères dans une pluie de strass et de dollars (ou d'euros) et Newt Gingrich qui demande que les enfants pauvres travaillent dès l'âge de 9 ans.
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Écrit par : Christian / | 15/12/2013

@ Isabelle et Christian

> Lamentable, pas possible de regarder jusqu'au bout !
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Écrit par : Pierre Huet / | 15/12/2013

VOUS

> Faut pas oublier non plus le côté anglo-saxon ou
ù Dieu, auteur de toutes les bénédictions, fait de vous, ou de vous, ou encore de vous, un objet particulierement beni d'entre toutes ses creatures, et ca se mesure a la beaute, tel Samson, ou a la force, tel David, ou a la richesse... tel saint Cresus.
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Écrit par : christophe b / | 15/12/2013

CONSEQUENCES

> Quel horreur et quelle vulgarité que ce concours ! Il faut vraiment être tombé sur la tête pour se prêter à ces simagrées. On voit là les conséquences du chômage de masse et l'abrutissement qui en découle.
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Écrit par : BCM / | 15/12/2013

AFFLIGEANT

> Je n'ai pas vu l'exemplaire français. En revanche j'ai vu à deux ou trois reprises la retransmission de mini-miss US. L'affligeant le dispute au grotesque.

Affligeant de voir ces toutes petites gamines transformées en pitoyables singes savants menés à la baguette par des mères névrosées qui transposent leurs frustrations sur une progéniture innocente déguisée en lolitas qui, très vite, vont se transformer en divas capricieuses et insupportables.

Grotesque de constater que leurs mères (jeunes encore) sont bâties, pour leur grande majorité, sur le format américain standard, c'est à dire déjà bouffies de graisse et affligées de doubles et triples mentons ! Grotesque de les voir oser prétendre à une excellence esthétique pour leurs enfants - à qui elles imposent des traitements rigoureux à la limite du sadisme - tandis qu'elles-mêmes semblent se complaire dans une prodigieuse négligence physique autant que vestimentaire...
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Écrit par : Réginald de Coucy / | 15/12/2013

HELAS

> Réginald de Coucy : très bon résumé (hélas).
Ce qui est dur n'est pas ce que vous écrivez mais ce que vous décrivez.

@ S Lellouche

vous écririez un "papier" sur la dictature matriarcale ?
Michel Rouche en parle un peu dans son histoire du mariage.
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Écrit par : E Levavasseur / | 16/12/2013

@ Eric,

> je n'aurais rien de très original à écrire là dessus, mais il en est question dans la deuxième partie du chapitre «l'inconscient des sociétés modernes» de la synthèse du bouquin de Michéa « l'empire du moindre mal »...
http://plunkett.hautetfort.com/archive/2013/08/07/le-vrai-visage-du-liberalisme-4-5137063.html#more
Il cite notamment le livre de François Vigouroux, «L'Empire des mères».
Ce thème, traverse également le livre passionnant du psychanalyste Jean-Pierre Lebrun, «Un monde sans limites». Il y établit un lien déroutant entre la toute-puissance du «scientisme ordinaire» qui trône au cœur du monde social, dans lequel le totalitarisme moderne y compris sous la forme du nazisme trouve son fondement, et l'évacuation de la figure symbolique du père au profit de l'emprise totalisante de la mère.
En gros, explique-t-il, méta-psychologiquement, Adolf Hitler, bien plus qu'un père tyrannique, était une mère toute-puissante.
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Écrit par : Serge Lellouche / | 16/12/2013

A TABLE

> Au sujet de l'emprise maternelle, je viens de voir un film aussi bouleversant et émouvant qu'à se tordre de rire jusqu'à la tête dans le pot de pops-corns du voisin : «Les garçons et Guillaume, à table!».

Tout un système psychique familial inconscient, au centre duquel trône la mère, et dans les lointaines marges duquel est relégué le père, décrète, ce qui arrange tout le monde à commencer par la mère, que Guillaume, troisième et dernier garçon de la famille, est homosexuel. Bref, c'est la fille imaginaire de la famille, la fille qu'on n'a pas eu pour de vrai et qu'on fantasme d'avoir.

Guillaume, esclave d'un rôle familial qui lui est assigné, qui a sa maman à la place de son cerveau, dont la présence vampirise et détermine chaque situation de sa vie, en est bien entendu le premier convaincu lui-même.

Mais ce film, d'une grande pudeur, est un lent cheminement libérateur du fantasme vers le réel.
Au terme de ce cheminement, Guillaume nomme et assume son hétérosexualité devant sa mère...
- Maman, il faut que je te dise... Amandine et moi, nous avons décider de nous marier.
- Avec qui ? demande la mère.

Un acteur époustouflant de sensibilité, un film profondément humain, à voir absolument... Je le conseille à tout le monde et en particulier aux innombrables homosexuels refoulés de La Manif pour Tous... (Ca leur fera le plus grand bien par où ça passe)
http://www.youtube.com/watch?v=ZmsTt1hSq0c
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Écrit par : Serge Lellouche / | 16/12/2013

BONNETS ROUGES

> Des bonnets rouges sur des fillettes...
Le marketing et la communication de Mammon sont à l'œuvre.
Noël, la fête des enfants, du moment qu'ils boivent du coca-père noël.
Mon commentaire n'a rien de bien élaboré mais j'ai envie de hurler mon dégout.
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Écrit par : gdecock / | 16/12/2013

sur le commentaire de s lellouche

> Pas sûr que le Christ aurait fait un commentaire de ce genre.
La phrase entre parenthèses -"là où ça passe"- est vulgaire...
Personne ne va oser répondre à cette attaque bête et méchante de ce Guévarra refoulé
de peur de passer pour un homo refoulé.
très déçu.

JFM


[ PP à JFM :

- Je suppose que l'auteur du commentaire en question vous répondra.
Vous avez tout à fait le droit de ne pas apprécier sa phrase : la blogosphère est un lieu où s'entrecroisent les tempéraments et les convictions...
J'ai par exemple trouvé significatif qu'un site affichant son intransigeance droitière, et recommandé par toute la cathosphère réac, ait publié récemment un grand article, argumenté et d'une rare violence, contre les positions bioéthiques de l'Eglise : chose que je me permets de trouver plus grave qu'une vanne de quelques mots ajoutée au passage dans un simple commentaire, à la fin d'une analyse psychologique et cinématographique nuancée ! ]

réponse au commentaire

Écrit par : jfcois.moret / | 16/12/2013

HUMOUR

> Vu la remarque de jfcois.moret, il faut rappeler la prière de saint Thomas More, et en particulier les première et dernière demande:

"Donne moi l’humour

Donne moi une bonne digestion, Seigneur, et aussi quelque chose à digérer.

Donne moi la santé du corps avec le sens de la garder au mieux,

Donne moi une âme sainte, Seigneur, qui ait les yeux sur la beauté et la pureté, afin qu’elle ne s’épouvante pas en voyant le péché, mais sache redresser la situation.

Donne moi une âme qui ignore l’ennui, le gémissement et le soupir.

Ne permets pas que Je me fasse trop de souci pour cette chose encombrante que j’appelle « moi ».

Seigneur, donne moi l’humour pour que je tire quelque bonheur de cette vie et en fasse profiter les autres."

PH


( PP à PH - Rappelons à JF Moret que nous sommes nombreux ici à avoir manifesté... et que le commentaire de Serge ne nous a pas ulcérés. ]

réponse au commentaire

Écrit par : Pierre Huet / | 16/12/2013

MANIFS

> Tu le sais Serge j'ai fait toutes les manifs pour tous et je n'en ai aucun regret et j'aime aussi beaucoup tes commentaires , je les trouve même particulièrement gracieux ces temps cis ! Je t'embrasse tendrement et fraternellement , sur la coquille !!!
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Écrit par : escargolibri / | 17/12/2013

@ maître poète escargolibri,

> J'ai fait la manif du 24 mars et je ne le regrette pas non plus. Et puis franchement, entre homosexuels refoulés que nous sommes plus ou moins tous, on était bien non?
Dans la chaleur populaire, serrés les uns contre les autres face à l'adversité et au froid hivernal, comme des sardines encoquillées marchant au pas de l'escargot et au chant du colibri...
Voilà quoi, avec un bon café chaud et la fumée des stands merguez, suffit de tousser un bon coup, de franchir de temps en temps la frontière entre le premier et le deuxième degré, et le système digestif suit. Pas plus compliqué.

Bravo à toi et Catherine pour vos merveilleux chants corses de dimanche. Rien de tel pour décoincer le système viscéral. Ca m'a fait un bien fou par où c'est passé. Non, non, je ne fais pas de chichi, je te le dis sincèrement.
Fraternellement.
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Écrit par : Serge Lellouche / | 17/12/2013

'LITTLE MISS SUNSHINE'

> A voir ou à revoir: le film "Little Miss Sunshine", qui a reçu 2 Oscars.
Avec beaucoup d'humour, les thèmes suivants y sont abordés:
- la famille recomposée
- l'homosexualité
- la place des personnages agées et les liens inter-générationnels
- la superficialité
- la drogue
tous très révélateurs de notre société...

Extraits des dialogues truculents: http://en.wikiquote.org/wiki/Little_Miss_Sunshine

Laisser rêver nos enfants à leurs propres rêves et questionnements nous donne bien souvent un bol d'air frais et remet en cause notre vie à cent (ou plus ?) à l'heure !
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Écrit par : BVdw / | 17/12/2013

HOMOSEXUALITE

> Se marrer à propos de LMPT, pas de problème.
Mais l'homosexualité refoulée et l'isolement psychologique que cela entraîne (l'homosexualité déjà isole mais encore plus quand c'est refoulé) avant d'être un sujet de plaisanterie, c'est une réalité.
Une réalité souffrante.
Ceux qui la vivent ou connaissent des gens qui en sont là, admettent difficilement de la voir traitée si légèrement.
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Écrit par : E Levavasseur / | 18/12/2013

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